ART,  Art urbain et actualités

Art’ct’Urbaines #20 – Levalet s’expose dedans, dehors, à Pont-Scorff

Bonjour mon petit Maurice,

J’espère que tu vas bien.

 

Le déconfinement progressif ne pointerait il pas le bout de son nez ?

L’occasion de reprendre doucement la route des expositions (et si, si, je te jure qu’il y en a quelques unes vraiment chouette à (re)découvrir).

Pour cette reprise, direction l’Atelier d’Estienne à Pont-Scorff, pour plonger dans le monde de Levalet, artiste parisien qui nous prépare bien des surprises dans l’atelier, mais aussi dans les rues de la ville.

Bref, un joli programme pour profiter du soleil qui s’installe (si, si, il arrive lui aussi), de la ville et de ce lieu d’art.

Alors si tu veux un peu plus d’informations ou juste faire ton curieux, je t’emmène avec moi pour une visite express.


« Incertitude », l’exposition

Prévu initialement pour la programmation 2019-2020 de l’Atelier, c’est 1 an après que Levalet pose finalement ses valises à Pont-Scorff.

Nommée « Incertitude », l’exposition fait écho, par son nom, à ce sentiment qui nous avons eu au moins une fois depuis le début de cette pandémie, dont notamment le manque de visibilité pour organiser librement notre temps libre.

Et au niveau maintient et organisation des expositions, c’est aussi le même son de cloche : l’IN-CER-TI-TUDE. Mais bon, c’est reparti pour un tour, on ne va pas se plaindre !

Pont-scorff accueille donc Levalet jusqu’à la fin de la semaine pour cette exposition in/out, dedans/dehors, intérieur/extérieur, …. à l’Atelier d’Estienne et dans les rues de la ville. Une double vision de l’artiste que nous propose Christian Mahé, le commissaire de l’exposition.

En interieur, on retrouve un aperçu assez large des différents travaux de l’artiste. Entre collages, éléments en bois, photos d’installation ou encore illustrations, Levalet propose une présentation multifacettes de son univers avec une mise en lumière de sa capacité à jouer avec le décor qui l’accueille.

L’évolution de ses collages se fait ressentir au fil de la visite et signe l’arrivée de nouvelles thématiques qui nous interrogent constamment. La société, le travail, la recherche, le journalisme, la tromperie … Des sujets différents que l’on retrouve sur les murs et qui nous interloquent.

Cette exposition, par sa tendance duochrome noir et blanc, nous recentre sur le message que l’artiste souhaite nous transmettre et nous pose dans cette bulle, qu’est son monde, le monde de Levalet.

En extérieur, l’artiste nous tire par le bras pour une mise en situation grandeur nature de ses collages à l’encre de Chine, dans les rues de Pont-Scorff. Comme j’ai pu le dire plus haut, Levalet est doué pour utiliser et intégrer des éléments de l’environnement où il colle dans ses installations. Et Pont-Scorff n’échappe pas à cette manie.

Et c’est selon moi, la partie la plus intéressante de l’exposition. On retrouve l’âme de l’artiste, et ce, pour quoi il est aujourd’hui connu dans les rues parisiennes. De l’Atelier d’Estienne jusqu’au Théâtre du Strapontin, ses œuvres interloquent, font rire et nous déconnectent le temps d’un instant de notre balade.

Comme tiré de nos pensées, on cherche une explication à la situation, puis on découvre les sens cachés que l’artiste a voulu nous partager.

A mon sens, chacune des œuvres sont indépendantes les unes des autres et portent un message, et/ou un détournement architectural, comme l’artiste sait si bien le faire. La partie extérieure se fait librement, même quand l’Atelier est fermé, alors n’hésite pas à te poser, à te laisser porter par ses différents travaux pour plonger dans son univers.

Levalet, l’artiste

Levalet, de son vrai nom Charles Leval, est né en 1988 à Epinal. Dès ses 13 ans, l’artiste commence à peindre sur les murs et découvre l’art urbain progressivement en Guadeloupe. Durant ses études, qu’il poursuit en métropole, l’artiste touche à tout ce qui attrait à l’art. Et tout y passe : théâtre, audiovisuel, photographie, sculpture, peinture et art plastique.  Charles se cherche, s’abandonne aux arts plastiques et devient professeur dans ce domaine, à la capitale.

C’est en 2012 que l’artiste sort de sa zone de confort et descend dans les rues parisiennes. Et le génie que l’on connait du travail de l’artiste prend enfin vie. Avec ses collages à l’encre de Chine sur papier kraft, Levalet conte des histoires de vie, des situations de la vie quotidienne qu’il tourne à l’absurde, au ridicule, de personnages le plus souvent grandeur nature. Simple autoportrait, visions de son entourage, ou de modèlesqu’il choisit, ses personnages sont expressifs et semblent avoir toujours existé, comme ancrés au lieu où il les colle.

L’artiste ne s’arrête pas au collage noir et blanc sur papier kraft et intègre pour l’occasion des éléments qui amènent du relief à son travail, tel que des outils, des cannettes écrasées, … . Cet ajout apporte une nouvelle dimension à ses installation, où l’aspect fictif de son travail est vite rattrapé par la réalité de ces objets.

Après avoir joué avec l’architecture parisienne, Levalet s’est lancé dans la création de série de collages, dont notamment l’Odyssée, véritable coup de coeur pour moi, réalisé entre 2019 et 2020. Avec sa marinière, nous voilà emporté dans l’histoire de cet homme que l’on suit dans toutes ces péripéties et moments de vie. L’histoire simple mais parfois farfelue se lit dans différents quartiers parisiens, mais aussi en province, à Reims. Véritable voyage, l’Odyssée met en scène cet homme, inconnu de tous, pour qui ont va progressivement éprouver compassion et attache.

Une vadrouille qui s’est arrêtée, mais que l’on peut suivre sur le compte Instagram de ce même nom.

Et après quoi de prévu après ?

Au 30 mai, l’exposition de Levalet prendra fin, pour sa partie intérieure, en tout cas.

L’été arrive à grand pas, et avec lui, le parcours d’art contemporain de Pont-Scorff, « L’art chemin faisant ». Pour sa 23ème édition, l’écriture dans le milieu du graff et l’art urbain est mise à l’honneur (lien vers la programmation juste ici).

Et j’ai vraiment hâte.

La commissaire d’exposition, Elise Herszkowics, de l’association Art Azoï, revient pour une nouvelle année avec 3 artistes qui excellent dans la calligraphie urbaine.  Ainsi, à partir du 27 juin prochain, Tarek Benaoum, Vincent Abadie Hafez et Marko93, présenteront au public scorvipontain leur vision de l’écriture dans cette ville pittoresque.

Une confrontation d’univers qui perdurent depuis maintenant 2 ans et qui permet à la ville de se réinventer le temps d’expositions et d’installations.


Alors je ne sais pas toi, mais ce programme me met l’eau à la bouche et je vais vraiment zieuter pour voir comment la ville se transforme durant ce petit mois d’installation.

En attendant l’ouverture de l’exposition et l’article qui sera consacré à l’événement, je te souhaite de profiter de cette « liberté » fraîchement retrouvée, tout en restant vigilant bien évidemment.

 

Prend soin de toi et de ta famille,

A très vite,

Kenavo,

 

Margaux

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