ART,  Dans les rues

Dans les rues #7 … de Lorient (Morbihan, 56)

Hello mon p’tit Maurice,

J’espère que tu vas bien.

 

Après 2 ans (déjà) passés sur Lorient, je me devais de te faire un petit article sur l’atmosphère graff de la ville. J’avoue que je sors généralement seule pour découvrir les spots qui m’entourent : comme une sorte de thérapie, ça me pose et me détend.

En plus, à Lorient, j’ai la chance d’avoir le bruit des mouettes, des bateaux qui arrivent au port et l’activité des marins en prime. Que demander de plus ?

Seule ombre au tableau : les spots ne sont pas nombreux, et il faut savoir bien chercher pour trouver les dernières œuvres. La découverte de nouvelles fresques est comme une célébration et cela me pousse à sortir un peu plus de chez moi. On sent le discours d’une personne bien trop casanière non ?!

Bon, assez discuté, direction Lorient pour l’escapade graff que tu attendais !

Alors si t’es ready, c’est parti.


Port de pêche de Keroman

Le lieu

Rendez-vous Avenue de la Perrière à Lorient pour débuter cette découverte de la street.

Anciennement quartier festif des artistes et marins, mais aussi repère des malfrats, le port de pêche et de commerce de Lorient est une véritable pépite pour les amateurs de graff. C’est le lieu de la ville qui regroupe le plus de pièces, enfin à ma connaissance, et c’est surtout celui où je préfère me retrouver.

Chaque bâtiment désaffecté est pris d’assaut par les artistes, qui ne se privent pas et remettent de la couleur sur ces murs gris.

Ce quartier se vide chaque année un peu plus, laissant pour l’occasion plus de tranquillité, plus de place et plus de murs pour les artistes (voyons le bon côté des choses). La Perrière a vraiment (trop ?) perdu de sa vitalité et peut paraître peu accueillante.  Mais ne nous arrêtons pas aux premiers abords.

N’hésite pas à vadrouiller dans les différentes rues de ce quartier pour découvrir les artistes et leur univers. Une fois que tu trouves un mur, les autres se suivent et s’accumulent au fur et à mesure que l’on déambule.

Bon, petit bémol, les hangars sont progressivement détruits un à un et avec eux sont emmenés la créativité et l’expression de nombreux artistes. L’évolution ça à du bon et du moins bon.

Les artistes de la Perrière

Pour les artistes réguliers que l’on retrouve sur place, il y a bien évidemment les membres du Diaspora Crew, que l’on a retrouvé en fin d’année dernière pour la galerie éphémère d’art WoodStreet à Lorient. On y retrouve Ezra, Kaz, Zermifugs, Korsé, Les Oides, Lez et Samp, Abim, Jef, … Bref, une belle flopée d’artistes, qui travaillent généralement en bande et qui proposent d’imposantes fresques dans le quartier. Immanquable !

Pour ce qui est des crews, on retrouve aussi le PX, qui rôde dans tout l’Ouest de la France. Les bâtiments reprennent vie aux couleurs face à la diversité de leurs propositions. A chacun sa spécialité : personnages et lettrages se mêlent pour le plus grand bonheur des passants qui découvrent leur travail.

Dans un autre univers, on retrouve RCF1 qui griffe assez régulièrement les murs de Lorient et de ce quartier. Oscillant entre tag et graff, son travail est reconnaissable par ses petits fantômes (ou point d’interrogation/exclamations, à chacun son interprétation et imagination) qu’il inscrit tout simplement PAR-TOUT.

En vadrouillant, tu pourras aussi découvrir le travail de plus d’une vingtaine d’artistes dont Heol, WAR!, Dino Voodoo, MIKA, Mastabilo, Kar ou encore Joe Nutz. Je te le dis jamais assez, mais la découverte de ces coins se fait vraiment au hasard, en poussant sa curiosité et ses recherches dans chaque rue. Inutile de préciser qu’il faut que tu restes tout de même prudent lors de tes escapades : premier gros conseil, mets de bonnes chaussures et un pantalon long pour éviter les ronces et les morceaux de verre qu’il y a souvent au sol. Et on part sur de bonnes bases pour la découverte de ce genre de lieu.

Port de plaisance – La Base

Le lieu

Ah ce port, ce lieu … je l’affectionne particulièrement, et c’est peu dire. A la fin du premier confinement, en 2020, je m’y suis précipitée pour recharger les batteries au maximum. C’était devenue comme vitale d’y aller. En plus de son atmosphère reposante, où les mâts et les mouettes chantent avec harmonie, la Base possède son petit lot de surprises.

Non loin du quartier de la Perrière, entre 2 bateaux de courses, il se peut que tu puisses apercevoir des petites pépites artistiques. Son point fort : le lieu est vaste et imposant proposant un terrain de jeu inattendu.

Au premier abord, on découvre à la base un endroit dynamique et accueillant avec son parc de jeu, ses musées, sa salle de spectacles, la Cité de la voile et les nombreuses entreprises et hangars des teams nautiques. Mais après avoir dépassé ce coin touristique de la zone, on se retrouve dans le fond du port, vers les derniers blockhaus. C’est loin des regards indiscrets que les artistes ont souhaité prendre place. Malgré qu’elle soit vaste, la Base est en constante ébullition, le passage est fréquent même le week-end, ce qui donne que très peu de temps aux artistes de marquer les murs bruts de ce lieu.

Les artistes de la Base

A l’image des Perrières, on y retrouve des habitués de Lorient comme WAR!, les membres du PX ou encore RCF1.

Mais de nouvelles têtes apparaissent. Un des Skeltones a notamment pris la pose aux côtés de WAR!, et pour le découvrir, un seul conseil : lève les yeux.

Lors d’une vadrouille proche de blockhaus K3, on se confronte aussi aux messages de révoltes d’anonyme, à de nombreux collages, ainsi qu’à des graffs abstraits. Un art en décalage avec le lieu, qui les rend encore plus poignants et intéressants.

En revenant au niveau de la Cité de la Voile, on retrouve une immense anamorphose d’une baleine sortant du sol, pour le projet Anamorph.fr. Papy et Milouz, membre du TSF Crew, à l’origine de cette prouesse technique, mettent en valeur ce lieu et interrogent le passant. Pour voir parfaitement ces animaux, il faut se placer à un point bien précis marqué au sol et observer cette scène prendre du volume. Les couleurs vives et le travail d’ombre rend cette pièce assez réaliste et cette oeuvre est un passage incontournable, facile à trouver pour la découverte de l’art urbain lorientais.

Crédit photo : Anamorph.fr par le TSF Crew

C’était un article que j’avais gardé dans les tiroirs depuis un petit bout de temps. Comme 99,9% des articles que tu vas voir suivre dans les semaines à venir.

Sache qu’il existe de nombreux spots autours de Lorient, remplis de graff, tag et fresques en tout genre, je n’ai pas dit mon dernier mot. Mais un peu de patience, je vais tenter de découvrir ça et étoffer mes connaissances dans les mois à venir. C’est tout pour moi concernant la ville même de Lorient en tout cas.

 

En attendant, prends soin de toi,

A très vite,

Kenavo,

 

Margaux.

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