ART,  Dans les rues

Dans les rues #8 … de Marseille – Le cours Julien (13)

Hey hey hey mon petit Maurice,

Comment ça va par ici ?

 

On poursuit les vacances artistiques avec l’étonnante ville de Marseille. Tantôt chaleureuse, tantôt oppressante, Marseille a ses multiples facettes, qu’il faut savoir accepter et surtout dompter. Un seul conseil pour apprécier cette ville : se laisser porter par la frénésie omniprésente.

L’art prend une place capitale et c’est exactement ce que je venais chercher pendant ces vacances.

C’est donc ce que je vais te présenter dans deux articles. Marseille, la belle, rien que pour toi.

Pour commencer, partons à la découverte du coin IN-DIS-PEN-SA-BLE(UUUUUH) à ne surtout pas louper lors d’un passage éclair dans la ville, j’ai nommé le cours Julien.

Lance la bande son et let’s go !


Le Cours Ju’, quartier atypique et incontournable de Marseille

Quartier de Notre Dame du Mont, 6e arrondissement de Marseille. C’est bon, tu y es, bienvenu dans le quartier des artistes, créateurs et musiciens de la cité phocéenne (rien que ça !).

Situé en plein cœur de la ville, tu ne peux pas passer à côté, où même l’esquiver. C’est l’un des quartiers les plus vivants de Marseille où il fait bon vivre, et où chacun s’y retrouve pour se promener, boire un verre, rencontrer du monde ou encore voir un film.

Bon ok, on est en pleine pandémie, mais je te le jure, j’en suis sûr : tout ça reviendra et on pourra reprendre la route pour la super bamboche ! En attendant, revenons à nos moutons.

 

Ce quartier atypique accueille aujourd’hui 4 marchés durant la semaine, sur la place Jean Jaurès, que l’on nomme aussi la Plaine. Pour mon plus grand plaisir, la convivialité et l’ambiance marseillaise, chaude et piquante, y est présente. De quoi découvrir la ville d’une manière 100% locale et immersive. Les restaurants proposent une cuisine diverse et variée, pour toutes les bourses et tous les goûts. Il est inconcevable d’y passer sans y manger un bout, ou du moins boire un coup.

En bref : fonces-y et ne fais pas l’impasse dessus.

Son histoire

Historiquement, le Cours Julien est l’ancien point de rassemblement des maraîchers : lieu où ils commercent et entreposent leurs marchandises. De 1860 à 1973, le quartier du cours Ju accueille le Marché Central, le marché de gros fruits et légumes de Marseille.

 

Après une délocalisation de ce grand marché dans le 14e arrondissement de la ville, le lieu doit se restructurer. Les entrepôts se vident petit à petit, et un nouveau dynamisme apparaît dans ce quartier.

Les lieux de stockage des grossistes se transforment progressivement en galeries, boutiques de créateurs, cafés, restaurants, lieux associatifs ou encore lieux culturels. Le métro fait son arrivée au coeur de la place principale et des espaces verts poussent et prennent vie.

 

Avec cette mutation soudaine et artistique, Cours Julien est considéré comme le quartier bobo, rebelle, alternatif, populaire et cosmopolite de la cité phocéenne. J’aurais pu encore ajouter tellement d’autres adjectifs pour le qualifier : c’est LE lieu de la diversité à Marseille.

L’art à Cours Julien

Comme j’aime souvent le dire : les villes qui font entrer l’art urbain dans leurs murs nous offrent un véritable musée à ciel ouvert. Le Cours Julien en est la définition même.

Cours Ju’, n’est pas qu’un simple lieu de vie des Marseillais. C’est aussi le plus grand quartier consacré au street art en France. Depuis les années 80, les artistes ont pris possession des lieux. Graff, tag, collage ou encore muralisme, tu n’as qu’à lever les yeux pour découvrir ces murs colorés, pas un seul centimètre n’est épargné par les œuvres des artistes.

Chacune des ruelles de ce quartier, devantures de magasins, panneaux, escaliers, rambardes, … sont pimpés aux couleurs des artistes locaux et internationaux.

Souvent vu comme de la dégradation, ici les graffitis et tags sont tolérés. Les artistes demandent même parfois l’autorisation aux habitants pour recouvrir leurs prédécesseurs. Dans ce dynamisme de tolérance, Juan Gandolfi a créé le collectif de graffeur Mallilia Graffiti au Cours Julien. Ce collectif a pour but de mettre en relation les habitants et les artistes pour toutes commandes d’œuvres sur les façades. Une volonté de vivre en harmonie, et proposer aux passants des fresques monumentales et impactantes. Pour te donner un ordre d’idée de l’envergure de ce collectif, en 2018, une dizaine d’artistes ont pu réaliser plus de 20 façades, devantures de commerces et fresques de toutes tailles au Cours Ju, en seulement 1 mois.

C’est aussi dans ce quartier que l’on retrouve le M.U.R. de Marseille : il prend la forme d’un cadre de 3 par 5m, installé par l’association marseillaise Juxtapoz depuis 2012. Sur le même principe du M.U.R. Oberkampf, ce cadre est investi par un nouvel artiste urbain différent chaque mois.

De nombreux artistes aux grands noms sont passés par ce lieu pour développer leur créativité et leur imaginaire. Pour les plus grands, on retrouve Space Invader, Mahn Kloix, Monsieur Chat, Jace, Bebar, Nhobi, Gamo et C215.

On retrouve aussi des artistes moins connus, mais tout aussi saisissant comme Manyoly, Maloü, Petite Poissone, Momo La Crapule, TITO/MULK, Swed ou encore Choofy.


Pour finir, je vais te parler du pixaçao et ses pratiques dérivées. J’ai découvert ce « mouvement d’écriture » à Marseille, mais aussi grâce à l’artiste Thiago Ritual.

Cette pratique, originaire de Sao Paulo et développée dans les années 80-90, peut être comparée aux premiers graffitis new-yorkais, saturant l’espace visuel de signature. Né dans les années 50 face à la dictature brésilienne, ces pixadores, nom donné aux artistes pratiquant le pixaçao, utilisent un alphabet unique et propre à leur art contestataire. Ils les inscrivent généralement en noir. Petite particularité de cette pratique : les pixadores sont des « acrobates » et escaladent les immeubles, forment des « échelles humaines » pour composer leur pseudo.

 

Sur Marseille, on retrouve des pratiques inspirées des pixadores et je t’avoue que je suis ultra méga intriguée.

Pour le moment, je prends un peu de pincettes et je me documente un max sur le sujet pour te faire un dossier complet dessus. D’un lettrage particulier peut découler un véritable message et une histoire tumultueuse, forte. Cette découverte m’apprend à voir au-delà de l’esthétique et j’espère t’apporter cette culture.


Et voilà, on a fini pour ce premier chapitre sur Marseille.

Une découverte inattendue, et qui par cette écriture, me donne envie d’y retourner immédiatement, et regoutter à l’engouement à la marseillaise.

 

J’espère que cela te donnera des idées et des envies d’escapades.

A très vite.

En attendant, prends soin de toi,

Kenavo,

 

Margaux

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