ART,  Dans les rues

Dans les rues #5 … de Grenoble (38)

Aloha mon petit Maurice, 

J’espère que tout va bien pour toi.

Il est l’heure d’entamer ce premier volet qui retrace mes escapades street-art de cet été dans le centre et le sud de la France. Au programme : Grenoble, Marseille, Toulon et enfin Bourges, des destinations qui m’ont surprises et ont satisfait ma soif d’art.

 

On débute cette série avec Grenoble, la jolie surprise du voyage.

Bien évidemment, les spots/lieux/activités, que je vais te présenter dans cet article, résultent d’un passage éclair d’un jour et demi dans la ville. Donc je te donne un petit aperçu de ce que la ville a à nous proposer, mais pour sûr, quelques coins seront laissés de côté ou simplement oubliés. 


Grenoble, la ville ultra graffée ? 

Cette ville, en plus d’avoir un joli patrimoine architectural, m’a tout simplement surprise : il suffit d’ouvrir les yeux pour capter un mural, un graff revendicateur, un tag, un collage, … 

Bref, un côté à double tranchant, qui peut être vu comme une ville vandalisée, peu rassurante dans certains quartiers, je te l’accorde. Personnellement, j’y ai vu une ville libre, pleine de revendications et surtout … belle.

Les petits coins dans le centre

Tu veux te lancer dans une escapade street-art sans trop bouger du centre de la ville ? Bon, je devrais déjà te dire que ça ne va pas être trop compliqué pour que tu en trouves, il y en a vraiment partout. Lève les yeux, et tu t’arrêteras vraiment tous les 2 mètres. Mais pour un bon condensé d’œuvres, direction la Rue Genissieu et son quartier. Un véritable passage obligatoire selon moi, pour ne plus savoir où donner de la tête et en prendre plein les mirettes.

Petit bonus de ce coin : si tu as une grande soif (ou même une petite, ça marche aussi), je connais un petit bar sympa, le BEND, où le patron propose de chouettes bières et où l’ambiance, le son et le lieu y est très sympa.

Tu es plus à aimer traîner dans les skateparks ? Direction celui de l’intersection de la Rue Berthe de Boissieux et le boulevard Gambetta, en face de la Maison des Associations. Véritablement graffé de partout, c’est le coin parfait pour trouver et découvrir les artistes locaux (flops, graff, tag), mais surtout idéal pour … rider tout simplement !

Pour les amateurs de grandes fresques, on retrouve sur la façade de la Maison des Associations, le travail de Nesta et Short réalisé lors du Street-Art Fest de 2016, fresque nommée « Ubi sum ibi moveo » (autrement traduit par « je déménage où je suis »). Un travail de fou, avec de nombreux détails, à toi donc de retrouver le nom de l’œuvre dans la fresque.

Voilà pour les deux coins à ne surtout pas louper. Après, je ne peux que te conseiller de te perdre dans la ville, comme je le dis souvent. Ton instinct comme seul guide et tes yeux pour apprécier le spectacle.

Le Street Art Fest Grenoble Alpes, festival de mural de la ville

Les amateurs de grandes fresques sont toujours dans les parages ? Un seul mot : STREET ART FEST.

Cernée entre les montagnes, Grenoble possède de nombreux immeubles avec de grandes surfaces bien dégagées (ce genre d’espace qui donne tellement envie d’y faire des fresques immenses, qui en jettent !).

C’est exactement l’idée même du festival de street art annuel de la ville : le Street Art Fest Grenoble Alpes. Un événement que je te développe dans un autre article qui arrivera très bientôt. Il y aura même un petit circuit pour découvrir quelques-unes des fresques du centre de la ville, je te redis ça très vite … .

Les artistes emblématiques

C’est parti pour ma petite liste des artistes emblématiques selon moi, une petite sélection de 5 artistes qui m’ont tapé dans l’œil lors de ma visite express.

Petite Poissone

On ne la présente plus sur Grenoble. Petite Poissone sévit depuis 2011 dans les rues grenobloises avec ses phrases enjouées, s’amusant avec les sons, nous délivrant ses poèmes, ses sauts d’humeurs.

Emmanuelle, de son vrai prénom, est cette artiste des temps modernes, complète avec de multiples facettes : dessin, sculpture, peinture, écrits, … rien ne lui résiste. L’artiste nous en met plein la vue et nous inspire sur chacun de ces projets. Comme elle le dit si bien :  » [Je] fais des livres avec des dessins, des collages avec des textes, des peintures avec des taureaux, des animations avec des musiciens, mais aussi des collages avec des taureaux, des livres avec des textes, des animations pour rien et d’autres trucs trop longs à expliquer. » . Petite Poissone est un véritable condensé d’art et de créativité qui bouillonne et qui demande qu’une chose : s’exprimer.

Petite mention spéciale pour ma phrase fétiche de sa collection : « J’aimerais tant que tu te souviennes. Mais pas de tout quand même ».

Une véritable passion pour cette artiste que j’ai déjà eu l’occasion de découvrir sur Nantes, pour sa collaboration avec Ender lors de leur résidence à Transfert & Co en 2019. Un parfait mariage des deux univers qui donne une dimension plus profonde à l’un comme à l’autre. A toi de juger, je te laisse avec ces quelques photos.

Un véritable plaisir donc de rechercher ses quelques mots dans Grenoble.

Cobie Cobz

Absurdité, provocation et humour. Ce sont les mots que j’utiliserai pour parler du talent de cet artiste. Sous « Le cas échéant » se cache Cobie Cobz ou l’artiste qui a choisi comme nom de scène, celui de son chien. Fake news ou pas, je trouve que ça lui ressemble bien.

Depuis les années 2000, Cobie s’amuse à interpeller les passants avec « ces petites réflexions idiotes sorties de nulle part ». Débutant avec des autocollants, l’artiste assume sa patte au fur et à mesure des années en gardant cette charte graphique unique et identifiable au premier coup d’œil.

Il utilise le collage comme une envie de rester éphémère, ne pas imposer son idée, être visible sans agresser les lecteurs, créer la surprise, faire rire, étonner … à l’instar de la publicité qui « t’agresse à chaque coin de rue et qui s’avère beaucoup plus difficile à faire disparaître que mes bêtises ».

L’humour pour couvrir nos murs : je dis oui, ça manque cruellement dans ce milieu où tout le monde vient avec sa pancarte comme nouveau défenseur de la nouvelle cause « chouette à défendre ». C’est un art qui rafraîchit, cette bouffée d’air frais qui fait du bien dans le paysage urbain.

Bref, je ne m’en lasse pas et j’ai hâte de voir ce que cet artiste a à nous proposer pour la suite.

Goin

Tu voulais du révolutionnaire ? De la colère ? Voici donc un artiste qui en a à revendre et qui le fait si bien. Goin cherche, par ses pochoirs, à interloquer sans passer pour un artiste de cette jeune génération de révoltés qui se sentent constamment agressés par ce monde qu’est le nôtre. Car oui, les inégalités restent, gagnent même du terrain en ces temps-ci, et un air de rébellion gronde.

De par ces œuvres, l’artiste nous livre de quoi défendre nos propos, allier l’image au message et frapper en plein cœur avec la qualité et l’efficacité de ces pochoirs.

Une image vaut mieux que de long discours, non ? Ah, ce n’est pas ce qu’avait dit Napoléon ? Vous êtes sûr ?

Un artiste critique, qui pointe du doigt les dérives de notre époque depuis 1999. Simple et efficace, Goin s’impose comme le maître du message impactant et ses œuvres grenobloises m’ont tout simplement percutées.

Christophe Tessa

Je ne pouvais pas faire ce top sans parler de mon ami Christophe. Tout jeune dans l’exercice de la street, Christophe a commencé par faire des dessins sur ses fenêtres lors du confinement. L’idée était simple : s’occuper, mais surtout animer ses fenêtres pour remercier le personnel hospitalier du travail effectué lors de cette pandémie. Régulièrement, il remet à jour son univers en proposant de nouveaux personnages, de nouveaux messages de l’univers japonais.

« Pas simple de trouver comment aider alors qu’on est confiné chez soi. Pour une amie qui passe dans ma rue pour aller travailler à la Mutualiste, et pour tout le personnel de santé, presque tous les jours sur ma fenêtre, je dessine pour eux. » (Le Dauphiné, 2020)

Fin du confinement, l’artiste ne veut pas en rester là et décide d’investir la rue en déposant des collages du Voyage de Chihiro, ainsi que d’autres animés japonais. Il était piqué : cette envie de coller le prend et lui donne envie de poursuivre son aventure durant l’été.

Lors de notre passage éclair, j’ai eu l’occasion de le rencontrer et de le voir à l’œuvre, un peu par hasard, et c’est sans doute comme ça que sont faites les meilleures rencontres, non ? Voici donc quelques clichés pour découvrir son univers.

Ifolapé

J’aurais tant aimé te parler de l’artiste Ifolapé, qui possède un univers bien développé, touchant, déchirant, criant de sens, … Mais j’ai, à mon plus grand regret, trouvé aucune information sur lui. Alors je vais mener mon enquête pour un prochain article, crois moi Maurice ne se laisse pas abattre comme ça. Surtout que je pense que la découverte de cet artiste te plaira. Je te laisse juger avec ces quelques photos.


C’est tout pour moi mon p’tit Maurice !

C’est reboostée à fond et la tête pleine de projets que se termine ce premier volet. 

Alors comment trouves tu cette ville de Grenoble ? Ça te donne envie d’en savoir plus ? d’en voir plus ?

La suite au prochain article : on parlera du Street Art Fest Grenoble Alpes et des artistes coups de cœur des dernières éditions.

En tout cas, si tu as des questions sur notre escapade, n’hésite pas à me dire, j’y répondrai avec joie.

 

En attendant la suite,

Prends soin de toi et à très vite.

 

La bise,

Margaux

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