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Sociét’Art #1 – Graffiti ? Street Art ? Art urbain ? Elle est où la différence ?

Hey Maurice, 

Comment ça va bien par ici ? 

Aujourd’hui, on entame une nouvelle catégorie d’article, et sans aucun doute celle que tu m’as le plus demandé :  une catégorie plus théorique, pour comprendre le vocabulaire général, les différentes techniques d’expression utilisées par les artistes, … Bref, j’espère t’éclairer un peu plus sur ces sujets et que ça t’intéressera !

 

Entre graffiti, street art, art urbain, on ne sait plus où donner de la tête ? Et si on définissait chacun de ces termes pour y voir un peu plus clair ?

C’est exactement ce que je te propose pour lancer cette catégorie.

Alors, c’est parti ! 


C’est quoi le graffiti ?

Le graffiti en bref

Le graffiti correspond à une inscription, une déclaration que l’on va réaliser sur un espace privé sans autorisation préalable de son propriétaire. Le graffeur ne se veut pas artiste : il tague et peint dans l’illégalité, dans le seul but de se faire entendre. Que le message soit révolutionnaire, une blague puérile ou une remarques banales, le graffiti se retrouve dans la rue, s’impose dans ce lieu sans qu’on lui ait demandé de venir !

Il consiste à apposer le plus souvent son blaze (ou pseudonyme) sur les murs de manière répétitive, souvent de manière cryptée.

Les origines du graffiti

Comparé aux nombreux autres mouvements artistiques existant, le graff a été fondé par les jeunes, pour les jeunes, dans un but d’émancipation.

Avec l’apparition de la bombe dans les années 60, elle devient l’outil de prédilection de cette jeunesse des années 70-80 pour exprimer leur désinvolture, crier haut et fort ce qui leur tiennent à cœur, en s’imposant brutalement aux passants. Alors qu’aux USA, le graffiti est lancé par la culture hip-hop, en Europe, c’est l’esprit et l’univers punk-rock qui l’amène à la connaissance des jeunes.

Les valeurs et but du graffiti

S’attaquer aux murs d’une ville reste un message fort et symbolique : ces activistes ne se sentent pas à leur place et c’est en prenant ces lieux qu’ils tentent de se sentir moins exclus de cette société qui grandit bien trop vite, en y retrouvant une place. 

Le graffiti est avant tout une performance : bravoure, risque, intensité de provocation, justesse de la calligraphie, … sont les critères qui fonderont le respect entre chaque activiste. Ces graffeurs s’amusent donc à jouer au chat et la souris avec les forces de l’ordre, ou encore les habitants en restant anonyme, seul leur blaze reste connu de tous. L’idée est donc de faire mieux que ses collègues en se surpassant encore et encore, en allant de plus en plus loin. 

Remettant en cause le principe de propriété privé, le public ainsi que les institutions qualifient rapidement le graffiti de vandalisme et une véritable chasse à l’homme se créé.

En bref, selon les graffeurs, cette activité est un mélange de risques et d’excitations tandis que les autorités dénoncent ces pratiques en les condamnant. Le graffiti n’est pas considéré comme un art.

Le street art alors ? 

Le street art en bref

Véritable mot « fourre-tout », le street art correspond aucunement à toutes les désignations qu’on lui impose.

Si je veux être caricaturale, je vais te dire que le street art, c’est un genre de graffiti que l’on a cherché à mettre sur le marché. C’est un gros raccourci (même immense) mais l’idée est là.

Les origines du street art

Le street art apparaît dès les années 90 et est une évolution naturelle du graffiti face notamment aux nombreuses lois qui fleurissent contre le graff. Voulant décoller cette image de délinquants, ces activistes souhaitent redorer leur image en insistant sur l’aspect décoratif et en effaçant l’aspect criminel, vandale. 

La bombe reste, mais de nouvelles techniques apparaissent avec l’utilisation de rouleaux, de papier, affiches, de stickers …

Les valeurs et but du street art

A l’instar du graffiti, le street art cherche la reconnaissance, la séduction des spectateurs. Ce n’est plus une simple guerre de clan, mais une véritable phase de « drague » du passant.

Devenir viral devient ainsi le maître-mot pour toucher le grand public : avec la venue d’Internet, le champ des possibles s’ouvre à ces artistes de rue qui récupèrent les bases du graffiti en les détournant, les rendant accessibles sur les réseaux sociaux, blogs spécialisés, …

 

Les street artistes deviennent des artistes qui laisse plus facilement tomber le masque et deviennent des personnes publiques. Attention, ils ne le sont pas tous, une part de mystère subsiste tout de même et nombreux sont ceux qui reste en retrait.

Même si l’aspect vandale s’efface peu à peu, l’aspect contestataire subsiste et devient bien plus efficace qu’avec le graff. L’aspect décoratif accompagne le message et le rend même parfois subtile, le camoufle.

En bref, le street art cherche à charmer le plus grand nombre pour permettre de véhiculer son message, s’il en a un autre que l’aspect décoratif ou d’attirer l’œil. Se faire apprécier pour promouvoir l’artiste, sa technique, son univers et s’intégrant dans l’espace public.

Et l’art urbain dans tout ça ? 

L’art urbain est le dernier échelon, et je vais être plus succincte dessus.

Il mélange les techniques du graffiti et du street art et s’impose sur le marché de l’art. Sous forme principalement de toile, on parle d’œuvres d’intérieur aux inspirations graffiti et street art, ayant une valeur marchande. Plus l’univers et l’artiste restent mystérieux, plus ses œuvres augmentent en valeurs. 

 

Cet art reste tout de même difficile à définir au mieux, car il est en perpétuel évolution encore aujourd’hui, et n’est aucunement figé.

Pour conclure, je vais me permettre de faire un parallèle musical. Le graffiti pourrait s’apparenter à du bruit : omniprésent, dérangeant pour certain, agréable/supportable pour d’autre. Le street art est quant à lui correspondrait à de la musique : on y retrouve de nombreux styles, et il y en a pour tous les goûts. L’art urbain pourrait s’apparenter à un milieu plus sélect tel que l’opéra, une musique élaborée, cadrée.


Pour en apprendre plus sur le graffiti, le street art et l’art urbain

  • « Graffiti, street art, muralisme, et si on arrêtait de tout mélanger ? », article du Nouvel Obs, en ligne, 6 Novembre 2013
  • Street Art de Johannes Stahl aux Editions H.F.ullmann, 2012.
  • Street Art de Simon Armstrong aux Editions Flammarion, Collection L’Art en Poche, 2019

En feuillant ce livre, j’ai directement su qu’il m’était destiné. 

« J’ai une expression depuis longtemps.

Le graffiti n’est pas du vandalisme

Mais un très beau crime »

Bando, The Chrome Angelz, 1986

 

La première citation sur laquelle j’ai pu tomber et ça n’a fait qu’accroître ma curiosité pour cet art. Je te le conseille vivement !


Alors ? Expert maintenant ? 

J’espère que tu y vois un peu plus clair sur le sujet (et que je n’ai pas trop écrit de bêtises pour les puristes ou connaisseurs).

J’ai plein d’idées pour les prochains articles, sur le vocabulaire, sur des sujets de sociétés en lien avec cet art,  … -ça fuuuuse), mais ne t’inquiète pas, je ne vais pas devenir professeur Maurice, stricte et autoritaire pour un sous, ahah.

 

Aller, zouuuh, je te dis à la prochaine.

En attendant, prends soin de toi !

A très vite, 

Kenavo, 

Margaux

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